Consensus

Préciser le sens

Le consensus ne veut pas dire unanimité ; Dans la prise de décision par consensus, chacun a sa chance d’être entendu et d’être en harmonie avec la décision. Toutes les voies sont entendues, tous les aspects sont considérés afin d’obtenir une décision qui soit acceptée & acceptable par tous, une décision à laquelle tous peuvent dire « oui » sans hésitation.

Le terme « Consensus » désigne la méthode de prise de décision choisie par un groupe ayant une volonté égalitaire. Cette méthode coopérative doit permettre aux membres de participer équitablement dans le but d’obtenir une décision à laquelle tous peuvent adhérer, consentir. On aura alors obtenu un « consensus ». Ce procédé collaboratif a pour résultat une plus grande créativité de la décision obtenue, une plus grande sensibilité et une plus grande justesse, la satisfaction de tous d’avoir participé, le renforcement des valeurs, principes et aptitudes de chacun.

Le mot « consensus » désigne donc à la fois le procédé et le résultat de la discussion. En ce sens, il est déjà équivoque … ou parfaitement adapté si l’on considère que cette pratique donne une importance égale au cheminement qu’à son objectif.

A bien y regarder, on pourrait dire que c’est un « mot-valise ». Et parmi les procédés pouvant porter le chapeau « consensus », on pourrait inclure toutes les méthodes de discussion de groupe ayant pour ambition de répartir le pouvoir équitablement et de permettre à tous de participer réellement (de devenir « acteur » plutôt que de rester « spectateur »).  Aussi, la sociocratie ou l’holacracy pourraient être appelées méthodes consensuelles. En bref, le consensus serait un état d’esprit pouvant se nourrir de nombreuses méthodes. C’est ainsi que nous souhaitons le transmettre.

Des conditions à sa mise en pratique

La pratique du consensus requiert certaines conditions (source: Building United Judgement)

1. Objectif Commun : Il devrait y avoir, entre les membres du groupe, une base de valeurs, d’idées communes. Bien sûr, il y aura toujours de nombreux sujets sur lesquels varieront les avis de chacun. Mais il doit exister cette base unifiante qui est reconnue et acceptée par tous comme place commune de départ.

2. Égalité d’accès au pouvoir pour tous les membres : Il ne devrait y avoir aucune hiérarchie qui donne à un membre plus d’autorité qu’à un autre. De plus, des efforts doivent être faits pour rééquilibrer la distribution du pouvoir informel. Idéalement, il n’y a donc pas de président et un effort est réalisé pour que tous participent également, malgré les différences de maturité, de confiance en soi, de perspicacité et autres qualités personnelles.

3. Autonomie du Groupe par rapport aux structures hiérarchiques externes : Il est très difficile pour un groupe d’utiliser le consensus quand celui-ci appartient à un système plus large qui ne reconnaît pas cette méthode. Des groupes tels que des départements d’Universités, agences d’état, départements d’une entreprise ont souvent tenté d’appliquer le consensus et ont parfois été couronnés de succès. Leur succès, cependant, peut facilement être réduit à néant par l’intervention du reste de la structure. Par exemple, il est difficile pour une personne d’interagir avec une autre comme avec son égal lorsque le reste de la structure l’appelle « directeur ».

4. Temps : Le processus du consensus  requiert du temps pour construire les relations entre les membres du groupe, construire la décision. Les groupes travailleront souvent de façon très rapide et efficace, mais lorsqu’il s’agit de points plus difficiles à traiter, la décision ne peut être bâclée. Si le groupe n’a pas le temps de débattre ou la patience de le faire, il n’y aura pas de consensus.

5. Volonté dans le groupe de suivre la procédure : La façon dont les membres du groupe travaillent ensemble pour atteindre le consensus est importante et requiert notre attention. Les membres doivent être capables et disposés à passer du temps à discuter avec les autres, à apporter des modifications à la procédure et à mettre en œuvre les décisions.

6. Volonté dans le groupe d’avoir la juste attitude : Le consensus fonctionne quand les membres sont capables de travailler coopérativement et quand ils sentent qu’ils peuvent se faire mutuellement confiance. Ceci requiert un engagement personnel par chaque membre à examiner ses propres attitudes et à être prêts à changer. Une telle confiance et une telle coopération requièrent aussi un groupe bienveillant qui soutient le développement de ces attitudes.

7. Volonté dans le groupe d’apprendre et de développer des compétences : pour la participation aux réunions, la facilitation et la communication. Le groupe doit encourager et aider tous ses membres à développer ces compétences pour fonctionner bien comme un tout.

8. Sécurité : Afin d’atteindre le véritable consensus, nous devons créer un espace sécurisé dans lequel nous permettons à chacun de partager, autant à l’intérieur de nous qu’au sein du groupe.

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